Pneumopathie


plusieurs scanners

Une pneumopathie est une infection généralement d’origine bactérienne qui touche les poumons. Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) 808 694 enfants de moins de 5 ans seraient morts de pneumonie en 2017, dans le monde. Les symptômes d’une pneumopathie sont pulmonaires : toux, douleurs au niveau du thorax, essoufflement, etc. Le diagnostic est clinique, et la prise en charge repose sur une antibiothérapie. Parfois, l’hospitalisation du patient est nécessaire.

Définition et symptômes de la pneumopathie

Composition de l’appareil respiratoire

Le système respiratoire se compose des voies nasales, de la trachée et de deux poumons. Le rôle de ces derniers est de fournir de l’oxygène à notre organisme, tout en évacuant le dioxyde de carbone. Ils sont localisés dans la poitrine de part et d’autre du cœur.

peunmopathie

Un poumon est divisé en plusieurs lobes, séparés les uns des autres par des cloisons appelées scissures. On compte deux lobes pour le poumon gauche et trois pour le droit. Chaque lobe contient les bronches, elles-mêmes constituées d’alvéoles (petites poches) reliées entre elles par les bronchioles. Les bronches se connectent à la trachée.

Au cours de la respiration, l’air arrive donc par la trachée, passe dans les bronches puis les bronchioles et enfin les alvéoles. Une fois dans les alvéoles, le dioxygène contenu dans l’air inspiré traverse leur paroi pour aller dans le sang et être distribué à tout l’organisme. Dans le sens inverse, c’est le dioxyde de carbone qui circule, évacué par les cellules de l’organisme, il repasse via les alvéoles puis les bronches pour s’échapper de la trachée puis la bouche et le nez. On parle alors d’expiration.

Qu’est-ce que la pneumopathie ?

Une pneumopathie est définie comme étant une infection respiratoire aiguë des poumons. Elle est qualifiée de « communautaire » lorsqu’elle est contractée en dehors d’une hospitalisation. Bien que majoritairement causée par le pneumocoque ou Streptococcus pneumoniae, d’autres bactéries peuvent en être la cause, par exemple Mycoplasma pneumoniaChlamydia pneumoniaeLegionella pneumophilaHaemophilus influenzae, etc. Certains virus, et plus rarement champignons peuvent également provoquer une infection pulmonaire. Lorsqu’une pneumonie survient à l’occasion d’une hospitalisation, particulièrement dans un contexte de réanimation avec assistance respiratoire, on parle d’infection « nosocomiale ».

En général, les germes responsables de l’infection sont présents dans l’air inspiré et pénètrent dans l’organisme lors de la respiration. Ils peuvent provenir, aussi, de la cavité buccale ou de la sphère ORL. Une fois les germes au niveau des alvéoles, ils provoquent une inflammation. Les symptômes d’une pneumopathie s’expliquent par le remplissage des alvéoles par du pus et du liquide.

Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’apparition d’une affection pulmonaire :

  • L’âge. L’infection est plus répandue avant 2 ans et après 65 ans ;
  • L’existence d’une pathologie pulmonaire, par exemple l’asthme, la mucoviscidose , la BPCO (Broncho-pneumopathie chronique obstructive) , etc ;
  • Une hospitalisation, particulièrement en réanimation ;
  • Un déficit immunitaire comme le SIDA par exemple ;
  • La prise d’une chimiothérapie ou d’une corticothérapie à long terme ;
  • Le tabac ;
  • Des troubles de la déglutition ;
  • La grippe (dont la pneumopathie est la complication la plus fréquente).

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes d’une pneumopathie sont variables selon le germe responsable et l’état de santé général de la personne atteinte.

En général, le patient présente une fièvre élevée avec frissons, une toux sèche, des douleurs thoraciques d’un seul côté lors de la respiration ou de la toux et un essoufflement. Parfois, des nausées, des vomissements ou une diarrhée peuvent être associés.

dame en train de tousser

Chez certaines personnes, notamment les personnes âgées, les nourrissons ou les personnes immunodéprimés (c’est à dire ayant un déficit immunitaire), les symptômes de l’infection peuvent être : fièvre isolée, prostration, essoufflement isolé ou troubles digestifs, etc.

Il faut rapidement consulter un médecin en cas de :

  • Une fièvre importante avec des frissons ;
  • Une toux sèche ;
  • Un essoufflement ;
  • Une douleur thoracique importante en cas de toux ou lors d’une respiration ;
  • Un malaise général.

Lorsqu’un nourrisson, ne s’alimente plus ou ne boit plus, respire difficilement, souffre de perte de conscience ou de convulsions, il faut se diriger très rapidement vers le pédiatre ou le médecin traitant.

Dans la majorité des cas, avec un traitement antibiotique approprié, une pneumopathie est guérie en environ 2 semaines.

Néanmoins, les pneumopathies sont des pathologies potentiellement graves. En effet, elles représentent la première cause de mortalité infectieuse des pays développés. Les complications sont possibles et nécessitent l’hospitalisation du patient :

  • Le germe en cause peut se propager dans tout l’organismevia le sang, on parle de septicémie, qui est une complication grave ;
  • Un abcès pulmonaire (accumulation de pus au niveau des poumons) ;
  • Une pleurésie ou inflammation de la plèvre (enveloppe protectrice du poumon) avec ou sans infiltration de liquide.

Certains facteurs semblent favoriser la survenue de telles complications, par exemple l’âge (plus de risque au-delà de 65 ans), certaines pathologies (insuffisance cardiaque, maladie rénale ou hépatique, BPCO) ou antécédents (AVC, pneumonie), etc.

Diagnostic et traitement de la pneumopathie

Comment est posé le diagnostic ?

Le diagnostic d’une pneumopathie est évoqué par le médecin sur observation des symptômes du patient, interrogatoire de ses antécédents et auscultation de ses poumons (bruits anormaux appelés « râles » au niveau d’un poumon).

médecin avec son patient

Quels sont les traitements disponibles contre la pneumopathie ?

Afin d’éliminer la bactérie responsable de l’infection, le médecin prescrit systématiquement un antibiotique. Il choisit le plus adapté à la situation selon divers paramètres : la bactérie suspectée, l’état de santé du patient et la gravité de l’infection.

Le traitement de première intention repose essentiellement sur l’amoxicilline, la pristinamycine ou la télithromycine. Cependant, le médecin peut modifier le traitement en fonction de l’évolution de la maladie.

Du paracétamol peut également être prescrit pour lutter contre la fièvre.

Les germes responsables d’une pneumopathie se transmettent d’un individu à un autre via un manque d’hygiène ou par les sécrétions nasales ou buccales, par exemple lors d’éternuements ou de toux. Ainsi, des mesures d’hygiène peuvent limiter la contagion :

  1. Se laver les mains à l’eau et au savon, avant et après tout contact avec un malade ;
  2. Porter un masque
  3. Se couvrir la bouche et le nez avec un mouchoir (ou sa manche) en cas d’éternuement ou de toux ;
  4. Utiliser des mouchoirs à usage unique pour se moucher ;
  5. Nettoyer tout objet utilisé ou manipulé par une personne malade ;
  6. Éviter de partager les objets du quotidien (couverts par exemple) ;
  7. Ranger et ne pas partager sa brosse à dents avec quelqu’un d’autre ;
  8. Aérer son habitation au moins 1 fois par jour ;
  9. Maintenir la température de l’habitation autour des 19°.

Le moyen le plus efficace de se protéger contre une pneumopathie à pneumocoques reste la vaccination. Elle est recommandée chez tous les enfants de moins de 2 ans et comporte 2 injections (une à 2 mois et l’autre à 4 mois) ainsi qu’un rappel à l’âge de 11 mois.

Prévenir les pneumopathies

La majorité des pneumonies étant d’origine infectieuse, et plus particulièrement dues au pneumocoque, la prévention repose sur la vaccination.

La vaccination contre le pneumocoque est obligatoire pour tous les nourrissons nés après le 1 er janvier 2018.

Elle est recommandée également chez les enfants ou adultes présentant un risque élevé d’infection au pneumocoque, par exemple les personnes immunodéprimés ou atteintes d’une maladie favorisant l’infection. Par ailleurs, les pneumopathies étant des complications fréquentes de la grippe saisonnière, la vaccination contre la grippe également constitue une mesure de prévention.

Rédigé par Charline D., Docteur en pharmacie, le 22 janvier 2020. Mis à jour par Alexia F. Docteure en Neurosciences, le 27 avril 2022.

Sources
– Pneumonie : définition et facteurs de risque. ameli.fr. Consulté le 27 avril 2022.
– Pneumonie. who.intr. Consulté le 27 avril 2022.